Crimes de 1944 en Ciociaria

Les crimes de 1944 en Ciociaria, autrement appelés Maroquinades, désignent une partie des violences (homicides, viols, pillages) commises contre la population civile italienne entre avril et juin 1944 par des soldats marocains, appelés Goumiers, du corps expéditionnaire français en Italie (CEF) de l'Armée d'Afrique qui servaient sous les ordres du général Juin lors de la bataille de Monte Cassino, en Italie.

Considéré comme un crime de guerre, cet épisode est désigné en italien sous le nom de marocchinate — littéralement « maroquinades ». Il s'inscrit dans le cadre d'exactions commencées dès la fin 1943.

Durant toute la campagne d'Italie, 207 soldats du CEF ont été traduits devant les tribunaux militaires français pour violences sexuelles et sur ce total, 39 ont été acquittés. Au total, 156 soldats ont été condamnés (87 Marocains, 51 Algériens, 12 Français, 3 Tunisiens et 3 Malgaches) dont 3 fusillés[1]. Parmi les 156 condamnés, on compte un seul goumier marocain[2]. À ces condamnés s'ajoutent « 28 tirailleurs pris en flagrant délit de viol ou de pillage à main armée » qui ont été exécutés sur le champ[3].

Le nombre de victimes de viols durant la campagne d'Italie est difficile à estimer avec précision et fait l'objet de débats parmi les historiens (entre 200 - le nombre de condamnations par les tribunaux militaires - et 12 000 environ), les gouvernements (2 000 pour le gouvernement italien, 1 488 personnes indemnisées pour les autorités françaises) et les associations (60 000).

Ces faits criminels, qui ne se limitent pas à la province de Frosinone (et à la Ciociaria), ont été, durant les décennies suivantes, largement oblitérés par l'histoire officielle, et jusque dans les représentations récentes. Sans être toujours relayés par l’opinion publique, ces événements ont laissé des traces très profondes dans la mémoire collective locale.

En 1996, le Sénat italien a produit une proposition de loi visant à reconnaître et indemniser les victimes ; puis, à partir de 2004, l'État italien se mit en devoir de rendre hommage aux victimes.

  1. Le Gac 2013, p. 444.
  2. Le Gac 2013, p. 437.
  3. Le Gac 2013, p. 427.

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